• Et si l'on y allait, hein, "là-bas"? Juste pour voir...

    Pour faire les curieux. Pour voir si ça a changé, comme certains disent. Oh! NY? C'est sale, ça pue, c'est insécure. Mais d'autres de contredire et d'assurer que NY est merveilleuse encore, propre et toujours aussi époustouflante. 

    Et si on n'écoutait que nous? Nos envies, notre instinct. Celui qui nous pousse depuis deux ans maintenant, l'un vers l'autre d'abord et qui nous fait cheminer ensemble pour découvrir toujours plus, toujours plus loin.

    Et hop! Quelques clics et c'est décidé. NY nous voilà (enfin... il faudra attendre l'automne et la jolie ambiance Halloween pour que nous en profitions).

    Et si l'on prenait le temps ? En attendant. Prendre le temps de soi, de nous. Prendre le temps de s'arrêter et de réfléchir. Pas trop. Mais quand même. Cette réflexion mâture de l'âge qui avance et qui rend toute chose insignifiante et précieuse à la fois. Cette réflexion sur ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Prendre le temps de trouver des formes aux nuages, allongés sur le sable, et se laisser bercer par le clapotis léger des vagues légères sur le rivage à nos pieds. Prendre le temps de ne rien faire justement. Et trouver dans l'inaction la contemplation nécessaire à la réflection.

    Et si on le gardait, hein, ce petit grain de fantaisie? Celui qui nous a fait dormir en forêt dans notre "van" pas-tout-à-fait-van-et-pas-instragrammable-du-tout, tout en haut d'une colline d'un petit village de Corrèze, au bord d'une rivière ou dans l'arrière pays niçois. Celui qui nous pousse à penser à un tour de France d'1 an pour débuter notre retraite à tous les deux. Celui qui nous fait attraper des fou-rires à n'en plus finir. Celui qui nous pousse dans une mer bien trop fraîche un 1er janvier ou nous amène à petit déjeuner en Italie devant un lever de soleil merveilleux.

    Et si ça n'était que ça, la vie... Une succession de lâcher-prises. Voir les enfants s'éloigner. Accepter de ne pas les avoir à nos côtés. Et veiller sur eux, d'un oeil discret, en les espérant heureux. Réaliser soudain que d'un claquement de doigts, nous sommes passés de "C'est-mercredi-mais-comment-vais-je-enchainer-la-danse-le-tennis-le-théâtre-le-piano-les-devoirs" à un Facetime avec le fiston à 9000kms de distance.  Et ainsi passer du statut de maman à 200 % à celui de femme qui peut soudain penser à elle (mais qu'est-ce que c'est déconcertant cette affaire-là!!). Cela explique le... petit grain de fantaisie (pour ne pas dire "petit grain de folie"). Ah Ah.

    Et si ça n'était pas que "ça", la vie... Le travail ! Et cette échéance qui arrive à grand pas et qui est maladroitement nommée "retraite". Dans retraite, il y a "retrait". Se retirer. Etre à part. Ne plus faire partie de... Personnellement, c'est une décision très difficile à prendre. Certains diront que c'est indécent parce qu'attendant avec impatience cette étape de leur vie. Pour ma part, je n'ai jamais considéré ma tâche d'enseignante comme un travail assimilé à une corvée. Je l'ai toujours réalisée avec plaisir, conviction. Conviction d'être utile, plaisir à innover constamment et à m'adapter aux publics divers et aux situations particulières. Bref, je pense avoir été une enseignante épanouie. Ce qui n'est pas incompatible avec le fait d'envisager d'être une retraitée épanouie. ;-)

    Si seulement nous avions le choix du moment de notre départ à la retraite. Parce que les contraintes liées aux métiers ne sont pas les mêmes. Parce que l'usure du corps ou du mental ne sont pas les mêmes. Parce que chacun a une résistance qui lui est propre. Et parce que nous sommes tout simplement différents. Il n'est pas uniquement question de notre usure au travail, mais de nos parcours de vies qui influent étroitement avec notre métier. Permettre aux gens de poursuivre s'ils le souhaitent et/ou s'ils s'en sentent le courage et l'envie, plutôt que de contraindre à un âge où l'on sait que les corps sont fatigués. Voilà qui serait humain et raisonnable. Loin de moi l'idée de refaire le débat sur la réforme des retraites, mais laisser le choix aux gens aurait été judicieux. 

    Et si la prochaine année était la dernière de ma carrière? 37 ans d'enseignement. "Carrière longue" c'est comme cela que l'on qualifie une carrière linéaire, sans interruption ni embûches. Ce serait un compte à rebours à la fois fascinant et émouvant. Dernière rentrée, dernières vacances de noël,  dernier printemps à l'école, derniers élèves . Oh! là là. Les larmes me montent aux yeux. Peut-être envisagerai-je de partager cette dernière année  dans ce blog. Toujours avec humour et émotion. Peut-être...

    Et si..


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  • Combien de rentrées programmées depuis mon dernier article il y a un peu plus d'un an? Beaucoup! Et toutes plus bizarres les unes que les autres...

    Rentrée ratée septembre 2019 à cause d'une méchante fracture au pied. Tentative de rentrée fin septembre avec béquilles. J'ai tenu deux semaines. 

    Rentrée de janvier 2020 à mi-temps. Pour la première fois de ma carrière, j'ai testé le temps partiel thérapeutique. Un fonctionnement idéal quand la santé défaille et que le mental dit oui, mais que le corps dit non. Les jours de repos étant consacrés à la rééducation et au repos. 

    Back to school

    Mars 2020. Un confinement qui a surpris tout le monde! Quel week-end étrange à tenter de trouver une solution pour poursuivre les apprentissages de mes élèves allophones. Et 8 semaines à travailler plus de 8h par jour afin d'assurer une continuité pédagogique car il était hors de question de laisser mes petits Eana sans rien. Et hop! Un blog créé pour l'occasion ... Curieux? Cliquez ici

    Rentrée suivante : celle du 11 mai. La peur au ventre, la joie au coeur. Peur de ce virus inconnu, peur de l'inefficacité du protocole pourtant très strict, joie des retrouvailles avec les collègues, les élèves, les locaux, l'ambiance. Un parfum de normalité mais un sentiment d'amertume car rien ne serait plus comme avant. Empêcher les enfants de s'approcher les uns des autres, interdire le partage de matériel, garder les enfants loin, guetter les éternuements, la toux, le nez qui coule, et sourire ! Sourire derrière le masque, sourire avec les yeux, accueillir et remettre le pied à l'étrier, coûte que coûte (ça tombe bien, le pied ne fait plus souffrir... mais le genou, lui, se fait sensiblement remarquer).

    Rentrée number 4 : fin juin. TOUS les élèves peuvent revenir à l'école. Le protocole est allégé. Bon, ok. Un semblant de normalité. Mais qu'on ne s'y trompe pas! TOUS les élèves ne répondent pas présents. La crainte du virus est bien là. La continuité pédagogique fonctionne et certains parents privilégient le travail à distance. Il fait chaud!  Le masque c'est compliqué toute la journée. Et on tient... jusqu'aux vacances.

    Un été sous le signe de la convalescence. Une santé à stabiliser. Régime draconien pour contrer une intolérance au glucose. Cure thermale en Provence afin de chouchouter cette jambe qui a tant souffert ces derniers mois. Une parenthèse de douceur et de retour sur soi indispensables.

    Back to school

     

    Rentrée de septembre 2020. Mister Covid est toujours là. Mister masque aussi. Miss chaleur aussi (tant qu'à faire, sinon, ça n'est pas marrant). Aménagement de ma classe en rez-de-chaussée et interdiction de monter les escaliers. Je prends conscience qu'il s'agit là de ma dernière classe (Et oui... la retraite n'est pas bien loin). Alors, je me fais plaisir. Je la souhaite colorée, fonctionnelle, accueillante. Je m'inspire des classes vues aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. 

    Back to school

    Back to school

    Toute rentrée est ressentie comme un renouveau. Et cette rentrée 2020 a un parfum de défi. Défi face à une épidémie qui, à ce jour, n'est pas terminée. Défi face à une période incertaine dont on ne sait rien. Défi perso d'une reprise à temps complet (petite peur au ventre de ne pas y arriver). Et défi dont je me croyais incapable : remonter à vélo! Quel bonheur de rentrer du travail sur les vélos bleus de Nice, emprunter ces pistes cyclables spécialement aménagées juste à la fin du confinement, respirer les embruns sur la Prom', s'émerveiller de la lumière si spéciale de notre baie des anges, et se réjouir de ce petit genou qui m'a porté toute la journée de classe, et qui tient le coup!

    Back to school

    Alors voilà : personne ne sait ce qu'il adviendra de ce virus/Covid, personne à ce jour ne peut prédire combien de temps avant ma prothèse du genou (et qui sait? Peut-être n'y en aura t-il pas...), personne ne peut dire avec certitude que mon intolérance au glucose se transformera en diabète. 

    A ce jour, et en un an, j'ai vécu 5 rentrées successives, ce qui est assez singulier. J'ai beaucoup appris de cette année chaotique : mes amis et ma famille sont tels de petits anges qui ont veillé sur moi et qui veillent encore sur moi, il n'y a pas de petits progrès, chaque petit pas parcouru m'a amené à pouvoir marcher à nouveau, la persévérance c'est bien mais il faut accepter le repos et l'arrêt si nécessaire pour mieux redémarrer ensuite, ma passion pour mon métier n'a pas faibli. 

    Bref. Etrange période que celle que nous connaissons tous actuellement. Et qui mieux que Jean de La Fontaine pour illustrer mon propos?

    "Rien ne sert de courir, il faut partir à point".

    Courir, je ne peux plus.

    Mais reprendre la route, je le peux encore ;-)

    Back to school

     


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  • Cet été avait commencé dans les airs!

    Après une annulation de notre vol Nice-Rennes et une modification en Nice-Paris-Rennes, la découverte de la Bretagne a été une très agréable surprise. Plages de sable doré, GR 34 offrant des vues à couper le souffle, rochers géants dont les formes défient votre imagination, petits villages aux maisons de poupée, hortensias éblouissants, champs de blé à perte de vue, vergers de pommiers, fraîcheur de la forêt de Brocéliande, mystérieuse et tentaculaire. 

    De retour à Nice, c'était sans compter mon hyperactivité légendaire. J'avais 24h pour préparer ma valise et décoller à nouveau pour Paris pour un court séjour avec mon aînée. Puis je devais enchaîner avec un autre échange de maison qui m'avait été proposé juste au bon moment, afin de profiter de Paris et de moments avec mon cadet, bientôt en partance pour un an au Japon.

    Ce devait donc être un été dans les airs, un été de découvertes, un été de moments choisis avec mes proches.

    C'était sans compter ce que l'on a coutume d'appeler ... l'imprévu.

    11h50 - Boarding pass pour Paris en poche, je pense déjà à ce qui va constituer ma valise pour les 48 h à venir. Rien de bien extraordinaire, l'important étant de se sentir à l'aise et de pouvoir arpenter les rues de la capitale d'un pas (Ha Ha!) assuré et confortable.

    11h55 - Je suis par terre, une chaussure à la main, et je n'ai pas compris comment j'en suis arrivée là. Certes, il y avait bien ce petit trou dans le trottoir. Mais de là à tomber sur moi-même telle une poupée de chiffon. Aucune douleur. Rien. Les gens me regardent. Le fiston me demande si ça va. Je réponds que je ne sais pas. Je m'assois sur un muret. Et je pose le pied par terre. Ok. J'ai alors la certitude d'une fracture au pied. 

    Le hasard fait parfois bien les choses (hum!). Mon autre fiston devait passer manger à la maison juste à ce moment. Et bien, il m'a récupéré là, sans chaussure, sous un soleil de plomb, faisant la grimace et clopin-clopan jusqu'à sa voiture. Direction les urgences. Aucune surprise : fracture du 5e métatarse avec arrachement osseux (Ah! c'est donc ça qui fait aussi mal jusqu'à faire pleurer la battante que je suis d'habitude).

    Et c'est reparti (oui, je dis ça car c'est la 3e fracture en 3 ans. Sauf que là, c'est un peu plus méchant que d'habitude). J'échappe au plâtre et j'écope d'une botte de marche, de béquilles et de bandes de contention (c'est d'un glamour!).

    Je sors des urgences (où personne ne m'a proposé d'antalgique) et je ne sais pas pour combien de temps j'en ai. RV dans 8 jours pour une visite auprès d'un chirurgien ortho.

    La première nuit est une horreur.  Je me retrouve donc sur mon canapé à 8h00 du matin. Je vais rester là 4 h à ne pas bouger car chaque mouvement réveille une douleur difficilement supportable. 4h, c'est long pour certains. Et bien, c'est ce qu'il m'a fallu pour pouvoir envisager l'idée de prendre une douche seule. Technique du flamand rose. Sur un pied. L'autre étant bleu, car pendouillant lamentablement. J'ai l'impression que tout le sang de mon corps est dans ce pied et que mon coeur s'est déplacé là, battant de plus belle. Mais maintenant que je suis sous la douche, je ne peux faire "marche arrière". Ah ah! Marche...Toute mouillée, dégoulinante, vite, les béquilles. HOp, un petit saut hors de la douche. Le pied pendouillant est violet. Non non! Je n'ai pas mal. Ouille!!!! mais si... Vite, vite, la botte de sept lieues au pied. Vite, vite, je m'assois sur les toilettes pour m'habiller. Vite, vite, un coup de brosse. Pas de brushing. Pas de maquillage. Mon Dieu! Ma tête dans le miroir. Vite, vite, le canapé.

    Cette première douche, c'était une victoire. Yessss! J'étais capable de ça. Et c'était pas si mal. 

    14h. Pas encore mangé. Mais la cuisine est si loin (4 mètres) et la station debout tellement douloureuse. HOp, hop hop... une tomate, une betterave, un yaourt et.... canapé.

    Je vous fais grâce des heures d'oisiveté à zapper des programmes insipides ou des coups de fils à l'assurance pour mettre en place une aide à domicile et organiser les semaines à venir avec un tant soit peu de dignité et pour ne pas trop embêter mon entourage.

    8 jours après, le chirurgien orthopédiste m'annonce qu'il faudra ainsi garder la botte et les béquilles entre 6 et 8 semaines. 

    Adieu veaux, vaches, cochons! 

    L'immobilisation durera TOUT l'été. Et je ne suis pas certaine d'être d'aplomb pour la rentrée. La rééducation devant débuter début septembre.

    Toute expérience nous enseigne quelque chose. C'est bien connu. Et ce n'est peut-être pas un hasard si mon petit pied a cédé ce 16 juillet précisément. Il est important d'écouter ce que notre corps a à nous dire. Dans mon cas précis, c'est un grand STOP! C'est une parenthèse calme, un repos forcé, une réduction drastique de toutes mes activités, de mon champ d'action, une limitation de mes mouvements, ma posture face à la douleur, à une perte d'autonomie, à une impossibilité de pouvoir profiter de tout ce que j'aime (tous ceux que j'aime aussi). Bref, une période test  et un retour sur soi, à un moment où je m'y attendais le moins.

    Telle Perrette, je suis face à mon petit pied (croyez-moi, il est vraiment petit!) cassé et ce temps qui m'est ainsi donné, je l'ai maintenant accepté, avec sagesse et humilité, pour me poser (comme l'on se pose des questions d'ailleurs) et simplement être et non plus agir. 

    Cet été se poursuivra donc dans les R :

    - Repos

    - Réfléchir

    - Relativiser

    - Récupérer

    - Reconstituer

    - Réapprendre

    - Rebondir

    et enfin...

    - Réussir.

    A cloche-pied

     

    Et pour conclure, une vidéo, un discours, une voix, une dame, un accent et une petite routine qui font du BIEN!!!

     


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  • Loin de moi l'idée de disserter sur ce qu'EST le minimalisme. Si vous voulez vous pencher sur la question, mister Google vous aidera sans doute mieux que moi.

    Non! Plus sérieusement, je pense qu'on naît minismalistes, que toute notre éducation et la société nous éloigne de cela pendant nombre d'années et que certains renouent avec cette forme de simplicité qui rend la vie tellement agréable. 

    De 2010 à 2012, j'ai vécu aux Etats-Unis avec le contenu de deux valises. Une pour mon fils. L'autre pour moi. Notre budget était tellement serré que nous finissions le mois avec 0,80 $ sur le compte. Après 1 an là-bas, nous avions réussi à disposer de 7 $ à la fin du mois. Ce fut une joie immense que d'avoir à se dire "Y a t-il quelque chose qui nous ferait plaisir pour égayer notre meublé de Brooklyn?". Notre choix se porta sur un poster noir et blanc de Times Square dans les années 30. A ce jour, ce poster est toujours au mur, ici, dans mon appartement de Nice.

    Ces deux années furent magiques. Terriblement difficiles et merveilleuses à la fois. Ce blog peut en témoigner. Sept ans se sont écoulés et qu'en reste t-il? Sans en douter une seconde, un changement radical de pensée et de regard sur ce qui est important et la question du choix.

    Une lecture également a été déterminante (ici) : "L'art de l'essentiel" de Dominique Loreau. Le lire c'est bien. Encore faut-il que cela vous "parle". Et ses propos ont résonné lorsque je l'ai lu, en quelque jours, lors de mes trajets RER Pontoise Paris en 2012, tout fraîchement débarquée de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

    Car enfin, ne nous y trompons pas : il ne s'agit pas seulement de trier un tiroir, de recycler nos derniers emballages de course et de fermer le robinet lorsque l'on se brosse les dents et de se dire "Hourra! Je manie l'art de l'essentiel avec talent et conviction".

    Pour ma part, ce fut un long et lent processus, mêlant observation (parfois avec consternation teintée d'ironie), décisions et actions. 

    Trier et jeter, cela fait un bien fou. Encore ne faut-il pas céder à la pulsion du shopping juste derrière. N'est-il pas délectable d'arpenter les allées de son magasin préféré tout en se disant que nul achat n'est nécessaire et de se laisser porter par ce petit plaisir d'observer, de repérer (lorsque l'achat sera nécessaire) et même d'essayer, d'être là, dans cette cabine et de se dire "Mais... Mais... Mais... cette petite robe est divine, rien à retoucher!" et de laisser cette merveilleueueueueuse petite robe et de repartir nonchalamment dudit magasin, sans rien acheter au final.

    Aller au marché une fois de temps en temps c'est pittoresque. Nul besoin d'un marché au pied de son immeuble pour avoir le réflexe de manger un fruit à chaque repas ou de cuisiner un maximum de légumes chaque jour.

    Dé-sen-com-brer! Mon maître mot! J'ai toujours détesté les espaces encombrés. Que ce soit en terme d'objets ou même de couleur. Depuis sept ans, j'ai vendu, donné, jeté. Je me suis débarrassée de tout le superflu, de tout ce dont je ne me servais plus. Je n'ai gardé que l'essentiel. Mon appartement est petit et quel bonheur que d'y habiter. La déco se résume à trois couleurs : blanc/beige/gris. Le luxe étant quelques touches de rouge de-ci de-là. Mon jardinet se résume à un mandarinier en pot (beige), une agapanthe (rose), un laurier (rose), un kalanchoé (blanc) et du buis. Une petite table et deux chaises pour profiter du soleil et des petits déjeuners au doux son des oiseaux pour profiter de cette luminosité si spéciale ici.

    Mon dressing est réduit au minimum aussi. Quelques tenues d'hiver. Quelques tenues d'été. Deux paires de chaussures pour l'hiver. Idem pour l'été. Une paire de basket pour le sport. Et voilà!

    Dernier allègement en date : les achats alimentaires en vrac. Seul achat : les bocaux. Plus de cartons à jeter, d'emballages à déchiffrer à l'achat. C'est moins cher. C'est esthétique et c'est bon. 

    Au niveau professionnel, j'allège aussi. Pas forcément par choix. Ma salle de classe ne fait que 20 m2. Donc, je m'adapte. J'ai récupéré un vieux meuble à jeter pour constituer ma petite bibliothèque. Les élèves ne viennent pas avec leur trousse. Ils ont une barquette avec tout ce dont ils ont besoin. Je fais le minimum de photocopies et privilégie les diaporamas que je diffuse sur un mur 2 mètres sur 2. Les élèves adorent!

    Mes vacances aussi sont minimalistes. L'échange de maison est une formule que j'apprécie toujours autant. Pourquoi aller à l'hôtel lorsque vous pouvez bénéficier du même confort que chez vous et gratuitement?

    Je n'achète plus de livres. J'emprunte à la bibliothèque. J'adore ce moment où j'ai ce choix quasi-infini mais aussi lorsque je ramène le livre et que je m'allège de cet objet. Hop!

    En fait, "l'art de l'essentiel" est un art de vivre qui concerne tous les aspects de notre vie. 

    Alors, oui au recyclage, au désencombrement, aux achats réfléchis, au dépouillement, à l'alimentation équilibrée, au dressing réduit, mais qu'en est-il de nos relations? Peut-on être minimalistes dans notre rapport aux autres? Et qu'en est-il de nos relations personnelles?

    Si être minimaliste, c'est simplifier sa vie, je dirais que c'est possible (au conditionnel et avec d'infinies précautions) en me gardant bien de toute certitude,  si ce n'est la conviction et la volonté de vivre en harmonie, soi envers soi, soi avec les autres.

    Car nous avons toujours le choix. 

    De dire oui, en harmonie.

    De dire non, en harmonie.

    Et parce que cette fin d'article est bien sérieuse, un moment de ma série culte (la salle de bain de la 1ère scène est un exemple de minimalisme selon moi. Ha ha! Et l'idée d'une brosse à dent pour deux... électrique cela va de soi... est excellente... à moins que ce ne soit le visage de Mr Big, tout fier de sa trouvaille).

    Ces deux-là sont.... uniques!

     

     

     

     

     


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  • Quel beau soleil aujourd'hui! Une luminosité extraordinaire, un petit air frisquet mais la tentation était trop forte. La date tant espérée, c'était aujourd'hui : autorisée à reprendre le sport, je n'hésite pas une seconde. Direction : la Prom'.

    Il faut au moins... ça pour trouver le rythme.

    Et l'énergie de ce paysage pour la motivation!

    Tout est jaune, jaune, jaune...

    Ma chère Prom'! Si belle. Baie des anges, harmonieuse, offrant une vue no limit de la Méditerranée, et des bleus contrastés qui partent du rivage pour vous entraîner jusqu'aux rivages de la Corse.

    Spectacle amusant de sportifs frimeurs cherchant à être vus (pompes exécutées à un bras, à l'envers, appuyés nonchalamment sur le rebord du trottoir), de touristes traînant d'un coeur léger leur valise , fraîchement débarqués de l'avion et ne rechignant pas à marcher depuis 3 ou 4 km rien que pour "la" voir, cette Prom'. Spectacle touchant de parents, rollers au pieds, poussant une poussette avec le petit dernier riant aux éclats. Spectacle traditionnel d'amoureux, marchant doigts enlacés, d'un pas lent et nonchalant, portés par le moment présent et le paysage à couper le souffle. Spectacle étonnant de moines tibétains traversant le quai des Etats-Unis ou celui d'un tournage de film avec une Michèle Laroque s'engouffrant dans une loge improvisée pour se repoudrer le nez.  Spectacle émouvant de ce sans-abri ayant élu domicile sur un banc de Rauba Capeu, entouré de monticules de livres et plongé dans une lecture assidue, ayant construit une bulle éphémère autour de sa personne.

    Mais aujourd'hui, c'est différent. C'est caaaalme! Point de circulation sur ma gauche. D'habitude, la Prom', c'est comme une autoroute : deux fois trois voies, avec des feux qui rythment la circulation des bus, voitures, motos... C'est bruyant, animé. Tout le contraire d'aujourd'hui.

    Deux motards de police arrivent à vive allure et bloquent au niveau de Gambetta. C'est à ce moment que quelques dizaines de "gilets jaunes" apparaissent et commencent à remonter la prom'. Une dizaine seulement. Je me dis qu'ils sont bien courageux et bien peu! Et je continue ma marche rapide au son de ...

    Je m'arrête au niveau de la plage Beau Rivage. 

    Une jeune japonaise vêtue de blanc se fait photographier par des professionnels. Elle sourit sur son vélo bleu. 

    Et hop! Après une pause sur une des rares chaises bleues disponibles, retour vers Carras.

    Après avoir dépassé le Negresco, photographié sous toutes les coutures par les touristes émus (ah ah), je ralentis le pas car la scène m'interpelle.

    Un homme âgé, très âgé, casquette écossaise sur la tête, écharpe marron autour du cou, figé, observe ce groupe de personnes, ces "gilets jaunes" comme il a du entendre parler à la télé... Ils ne sont pas nombreux. Et cela est déroutant. Le trottoir le long de la plage est bondé! Des centaines de personnes, flânant et profitant de ce magnifique début d'après-midi automnal. Et "eux", à quelques mètres. Décidés, engagés, unis, et convaincus. Et si peu!

    Je trouve qu'il faut avoir du courage pour ainsi faire valoir ses convictions et son mécontentement. Et il se passe quelque chose, là, sous nos yeux. Cet homme âgé est figé, là, et observe tout en s'interrogeant sur quelque chose qui le dépasse et qui nous dépasse certainement tous. Une petite banderole portée par un jeune enfant, une poussette vide poussée par une jeune maman "gilet jaune" elle aussi. Ce n'est pas une manifestation. Personne ne crie. Ils sont souriants. Et plus loin, ils laisseront passer les bus de ligne. 

    Ils sont si peu. 

    Quinze personnes tout au plus pour une Prom' de 6 km de long.

    Une Prom' déserte au niveau des voies de circulation.

    Et bondée au niveau du trottoir longeant la mer.

    C'est bizarre.

    Je reste dans mon quartier pour les quelques achats que j'avais prévu de faire, notamment quelques fleurs et du terreau. 

    Le responsable de la jardinerie est tout sourire! Il m'explique que son chiffre d'affaire a explosé aujourd'hui! 

    Point de gilets jaunes à l'horizon.

    Le soleil se couche.

    Une Prom' déserte, sans voitures.

    Un grand nombre de français mécontents.

    Et un commerçant réjoui par la manne de ce jour.

    Contrastes d'une société fracturée.

     

     

     


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