• Ce ne sont pas que des chiffres!

    Je sors de chez mon médecin. Rassurée. Après 16h de vertiges non-stop où mon appartement ressemblait plus à la cabine d'un avion en simulation d'apesanteur qu'à l'intérieur cosy du T2 que j'ai eu beaucoup de plaisir à décorer. Même les yeux fermés, ça tanguait. Et je n'étais pas sur le Corsica Ferry reliant Nice à Bastia! Il s'agit vraisemblablement d'une crise de vertiges paroxystiques bénins.

    Mais mon RV avait une autre raison...

    L'été est l'époque de l'année où les profs (au choix) :

    - se reposent (on nous le reproche assez! "bande de fainéants")

    - se relaxent (c'est le même concept que "se reposent", mais sur une plus longue période)

    - préparent leur cours pour l'année scolaire à venir (s'ils retrouvent leur cartable/sac/sacoche/ordi dans le fond du placard, posé là le dernier jour d'école, même pas vidé du dernier crayon taillé ni des mots adorables de vos chers élèves, décorés de multiples coeurs, qui, il faut bien l'avouer, ont contribué à l'humidification un peu exacerbée de vos cils)

    -voyagent (et donc, paient le prix fort car ne voyageant QUE lors des vacances scolaires)

    - profitent de moments en famille (ladite famille étant le plus souvent mise à mal par manque de disponibilité le reste de l'année)

    - vont à la plage (activité consistant à y aller le plut TÔT possible afin de n'entendre QUE le son des vagues et pas les cris du centre aéré voisin)

    - font un check-up santé (sans aucune médecine du travail pour notre profession, il est important de se charger de cela nous-même, en bons petits soldats que nous sommes)

    Le check-up santé! Parlons-en! C'est la raison pour laquelle je me retrouvais, là, devant mon médecin.

    20 ans : tout au plus les dents de sagesse à extraire.

    30 ans : est-ce que tout va bien pour programmer la venue de bébé?

    40 ans : ophtalmo?

    50 :ophtalmo/gynéco/Mammo/Coloscopie/dentiste (et j'en passe...)

    Chacun ayant des variables du style "jamais malade" à "terrain fragile", je ferais partie plutôt du deuxième groupe. 

    Le cardiologue m'avait prévenu : "Vous, dès 50 ans, il faudra vous surveiller comme l'huile sur le feu!". A l'époque, je me remettais de mon dernier accouchement en savourant un délicieux petit Gervais à l'abricot, délice ô combien succulent, autorisé après trois mois d'un diabète gestationnel qui avait été particulièrement difficile. Il pouvait toujours parler, cet oiseau de mauvais augure! 50 ans! C'était si loin...

    Bon. 

    Comment dire.

    Au moment où j'écris cet article, j'ai... dépassé le cap.

    Et l'on me surveille comme l'huile sur le machin. 

    Et hop! 4 tubes pour vérifier le sucre, le HDL, le LDL et autres nomenclatures bizarroïdes qui font que l'on va analyser ce qui se passe dans mon corps lorsque je mange une salade verte ou du houmous. Ce qui, vous vous en doutez, n'aura pas les mêmes conséquences.

    Les années ont passé. Les chiffres ont évolué. Et pas dans le bon sens. Au début, l'on se voile la face. Bah... Ce n'est pas ce petit carré de chocolat qui va prêter à conséquence. Ni ce petit sauté de courgettes et aubergines à l'huile d'olive. La cuisine méditerranéenne étant l'une des plus saines et goûteuses au monde.

    Oui, mais voilà. La sentence est tombée il y a plus de 8 mois maintenant. Trop de cholestérol et un taux de sucre qui monte, qui monte, chaque année. Et de nouvelles règles à adopter dans la cuisine : plus d'huile, de beurre, de fromage, de chocolat. Désormais, les papillotes seront mes alliées, et le cuit-vapeur mon unique interlocuteur. Exit le bon camembert, la ratatouille parfumée aux herbes de Provence, les pommes de terre sautées à l'ail et au persil. L'ail et le persil seront dorénavant déposés sur des pommes de terre ..... vapeur. Rien qu'à entendre le mot..... (vapeur)....je ressentais alors une sensation de .... vide. 

    Cinq mois ont passé. J'ai suivi le régime à la lettre, perdu 10 kilos, changé drastiquement mes habitudes alimentaires, retrouvé le vrai goût des aliments, peu à peu zappé des rayons entiers de supermarchés, renoncé à la viande rouge et la plupart des viandes, découvert la saveur de laits autres que le lait de vache, et.... je me suis régalée!

    Re-bilan et re-RV chez mon médecin. Elle me félicite et est très surprise de ces chiffres qui ont radicalement baissé! Et.. m'autorise quelques écarts... seulement le dimanche. 

    Le printemps est là. Les terrasses de restaurants bien accueillantes. Les glaciers offrent des saveurs bien alléchantes. Et la pression se fait plus forte. Et pas seulement des restaurateurs. Quelques commentaires se font entendre "Oh là là ! C'est trop dur!" "Tu pourrais manger ceci" " Tu pourrais manger cela" "Tu vas finir par être carencée" "C'est n'importe quoi ce régime!"

    Alors, les petits écarts arrivent et me voilà à cuisiner à nouveau avec délectation à l'huile d'olive et à tester les savoureuses glaces de mon glacier préféré à Nice. 

    Le verdict est sans appel. 

    Aujourd'hui, dans ce cabinet médical étouffant annonçant une canicule certaine.

    Les chiffres sont là.

    Et ce ne sont pas que des chiffres!. Oh non.

    Ils ne sont pas à prendre à la légère. 

    Parce que c'est de la santé dont il s'agit, et que lorsque l'on est en bonne santé, l'on peut :

    - se relaxer (en sirotant une citronnade maison avec de la Stevia)

    - prendre des bains de mer (dans un maillot de bain 36 et non plus 40)

    - profiter de sa famille le plus longtemps possible.

    Les chiffres sur mon bilan sanguin ne sont pas QUE des chiffres. Ils dictent dorénavant mon quotidien et les trois moments de la journée où je dois m'alimenter. Pas sur une semaine, ni sur un mois, ni sur une année. Si je veux être en bonne santé, c'est pour tout le temps.

    Oups! Vu comme ça, écrit là, en gras ET souligné, ça paraît dur.

    Et ça l'est. Pas toujours. 

    Mais bon, pas le choix, hein...

    Et puis, pour conclure, je dirais que lors des repas de famille, quelle importance cela fait si je mange une pomme de terre vapeur persillée alors que le reste des convives se délecte de frites ?

    Ce qui est important, ce n'est pas ce que l'on mange, mais ce que l'on partage.

     

     

     


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