• Clopin-clopant

    Cet été avait commencé dans les airs!

    Après une annulation de notre vol Nice-Rennes et une modification en Nice-Paris-Rennes, la découverte de la Bretagne a été une très agréable surprise. Plages de sable doré, GR 34 offrant des vues à couper le souffle, rochers géants dont les formes défient votre imagination, petits villages aux maisons de poupée, hortensias éblouissants, champs de blé à perte de vue, vergers de pommiers, fraîcheur de la forêt de Brocéliande, mystérieuse et tentaculaire. 

    De retour à Nice, c'était sans compter mon hyperactivité légendaire. J'avais 24h pour préparer ma valise et décoller à nouveau pour Paris pour un court séjour avec mon aînée. Puis je devais enchaîner avec un autre échange de maison qui m'avait été proposé juste au bon moment, afin de profiter de Paris et de moments avec mon cadet, bientôt en partance pour un an au Japon.

    Ce devait donc être un été dans les airs, un été de découvertes, un été de moments choisis avec mes proches.

    C'était sans compter ce que l'on a coutume d'appeler ... l'imprévu.

    11h50 - Boarding pass pour Paris en poche, je pense déjà à ce qui va constituer ma valise pour les 48 h à venir. Rien de bien extraordinaire, l'important étant de se sentir à l'aise et de pouvoir arpenter les rues de la capitale d'un pas (Ha Ha!) assuré et confortable.

    11h55 - Je suis par terre, une chaussure à la main, et je n'ai pas compris comment j'en suis arrivée là. Certes, il y avait bien ce petit trou dans le trottoir. Mais de là à tomber sur moi-même telle une poupée de chiffon. Aucune douleur. Rien. Les gens me regardent. Le fiston me demande si ça va. Je réponds que je ne sais pas. Je m'assois sur un muret. Et je pose le pied par terre. Ok. J'ai alors la certitude d'une fracture au pied. 

    Le hasard fait parfois bien les choses (hum!). Mon autre fiston devait passer manger à la maison juste à ce moment. Et bien, il m'a récupéré là, sans chaussure, sous un soleil de plomb, faisant la grimace et clopin-clopan jusqu'à sa voiture. Direction les urgences. Aucune surprise : fracture du 5e métatarse avec arrachement osseux (Ah! c'est donc ça qui fait aussi mal jusqu'à faire pleurer la battante que je suis d'habitude).

    Et c'est reparti (oui, je dis ça car c'est la 3e fracture en 3 ans. Sauf que là, c'est un peu plus méchant que d'habitude). J'échappe au plâtre et j'écope d'une botte de marche, de béquilles et de bandes de contention (c'est d'un glamour!).

    Je sors des urgences (où personne ne m'a proposé d'antalgique) et je ne sais pas pour combien de temps j'en ai. RV dans 8 jours pour une visite auprès d'un chirurgien ortho.

    La première nuit est une horreur.  Je me retrouve donc sur mon canapé à 8h00 du matin. Je vais rester là 4 h à ne pas bouger car chaque mouvement réveille une douleur difficilement supportable. 4h, c'est long pour certains. Et bien, c'est ce qu'il m'a fallu pour pouvoir envisager l'idée de prendre une douche seule. Technique du flamand rose. Sur un pied. L'autre étant bleu, car pendouillant lamentablement. J'ai l'impression que tout le sang de mon corps est dans ce pied et que mon coeur s'est déplacé là, battant de plus belle. Mais maintenant que je suis sous la douche, je ne peux faire "marche arrière". Ah ah! Marche...Toute mouillée, dégoulinante, vite, les béquilles. HOp, un petit saut hors de la douche. Le pied pendouillant est violet. Non non! Je n'ai pas mal. Ouille!!!! mais si... Vite, vite, la botte de sept lieues au pied. Vite, vite, je m'assois sur les toilettes pour m'habiller. Vite, vite, un coup de brosse. Pas de brushing. Pas de maquillage. Mon Dieu! Ma tête dans le miroir. Vite, vite, le canapé.

    Cette première douche, c'était une victoire. Yessss! J'étais capable de ça. Et c'était pas si mal. 

    14h. Pas encore mangé. Mais la cuisine est si loin (4 mètres) et la station debout tellement douloureuse. HOp, hop hop... une tomate, une betterave, un yaourt et.... canapé.

    Je vous fais grâce des heures d'oisiveté à zapper des programmes insipides ou des coups de fils à l'assurance pour mettre en place une aide à domicile et organiser les semaines à venir avec un tant soit peu de dignité et pour ne pas trop embêter mon entourage.

    8 jours après, le chirurgien orthopédiste m'annonce qu'il faudra ainsi garder la botte et les béquilles entre 6 et 8 semaines. 

    Adieu veaux, vaches, cochons! 

    L'immobilisation durera TOUT l'été. Et je ne suis pas certaine d'être d'aplomb pour la rentrée. La rééducation devant débuter début septembre.

    Toute expérience nous enseigne quelque chose. C'est bien connu. Et ce n'est peut-être pas un hasard si mon petit pied a cédé ce 16 juillet précisément. Il est important d'écouter ce que notre corps a à nous dire. Dans mon cas précis, c'est un grand STOP! C'est une parenthèse calme, un repos forcé, une réduction drastique de toutes mes activités, de mon champ d'action, une limitation de mes mouvements, ma posture face à la douleur, à une perte d'autonomie, à une impossibilité de pouvoir profiter de tout ce que j'aime (tous ceux que j'aime aussi). Bref, une période test  et un retour sur soi, à un moment où je m'y attendais le moins.

    Telle Perrette, je suis face à mon petit pied (croyez-moi, il est vraiment petit!) cassé et ce temps qui m'est ainsi donné, je l'ai maintenant accepté, avec sagesse et humilité, pour me poser (comme l'on se pose des questions d'ailleurs) et simplement être et non plus agir. 

    Cet été se poursuivra donc dans les R :

    - Repos

    - Réfléchir

    - Relativiser

    - Récupérer

    - Reconstituer

    - Réapprendre

    - Rebondir

    et enfin...

    - Réussir.

    A cloche-pied

     

    Et pour conclure, une vidéo, un discours, une voix, une dame, un accent et une petite routine qui font du BIEN!!!

     


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