• La semaine fut longue, lourde, entachée par beaucoup de malheurs et de peine, de violences et de faits gravissimes. Les événements qui ont ébranlé notre pays sont sans précédents. C'est la raison pour laquelle nous, français, avons réagi dans un seul élan. Sous une seule banderole et un seul slogan.

    Comme la Comtesse disait...

    Les images : terribles!

    Les commentaires : anxiogènes!

    Les politiques : dignes!

    Les gens : peinés, "sonnés", parfois hagards.

    Et puis l'appel à la manifestation républicaine de dimanche matin.

    Certitude que quelque chose d'important se déroule, là, à l'instant.

    Le besoin d'y participer.

    L'inutilité à rester chez soi, à regarder les images défiler.

    Texto "j'ai changé d'avis, je viens".

    Voiture garée à la va-vite, loin, très loin du lieu de rencontre.

    Marche rapide pour traverser le pont.

    Air frais, tramontane, ciel bleu.

    Quatre personnes devant moi, puis dix, puis trente.

    La marche se fait moins rapide et la foule plus compacte.

    Je me rappelle cette marche du sel entreprise par Gandhi pour dénoncer le monopole de la Grande-Bretagne sur l'exploitation du sel en Inde. Frêle silhouette appuyée sur son bâton, tout juste remis d'une énième grève de la faim, qui rassemblera sous ses pas tout un peuple, avide de liberté et de respect.

    Me voilà sous le regard mi-sévère mi bienveillant de Jean Jaurès. 

    Comme la Comtesse disait...

    Un homme âgé, seul, passe non loin de moi, casquette sur la tête, j'y lis "France" et note un petit drapeau tricolore sur l'arrière. Est-il utile de dire qu'il est musulman? Ce monsieur m'émeut à plus d'un titre. 

    Une dame semble avoir du mal à marcher. Elle s'appuie sur ses deux béquilles. Elle est prête, déterminée à avancer avec les autres.

    Mes amies arrivent. La manifestation a déjà démarré. Nous nous nous joignons au cortège.

    Lent.

    Silencieux.

    Régulier.

    Rythme scandé par des applaudissements réguliers, motivés par ce message sur le panneau lumineux de notre quotidien local.

    Comme la Comtesse disait...

    Foule impressionnante.

    Nous sommes 40 000.

    Et que dire de ces deux enfants, à leur balcon. Tenant à bout de bras, fièrement et souriant, une feuille arrachée à un cahier avec l'inscription "nous sommes Charlie".

    Est-il utile de dire qu'ils sont musulmans? Et que leur sourire ainsi que celui de leur maman était magnifique, resplendissant, contagieux et que ces sourires-là n'effacent en rien la tristesse mais qu'ils resserrent les liens et qu'ils rassurent sur l'avenir.

    Tout le monde applaudit.

    40 000 applaudissements et 2 petits papiers.

    40 000 applaudissements, une foule humaine et 2 petits enfants à leur balcon.

    Comme pour dire..."N'ayez pas peur!"

    Nous n'avons pas peur.

    Je n'ai pas peur.

    Je suis dans la rue.

    Comme 2 millions et demi de français.

    Je suis bien.

    Fière de ce pays qui sait se rassembler quand il le faut.

    Peut-être un peu trop près du précipice ces jours-ci.

    La vue du vide nous a fait réagir.

    Et c'est tant mieux.

    Car l'avenir est entre nos mains.

    Comme la Comtesse disait...

     

    Qui eut imaginé qu'un frêle vieux monsieur armé de son seul bâton ait pu ébranler un empire?

    Ce ne sont pas les 40 000 personnes de Perpignan ni les 2 millions de français qui vont ébranler en quelques heures de manifestation le nihilisme voulu par les intégristes et les terroristes.

    Ce sont ces mamans qui font porter à leurs enfants des messages de paix.

    Ce sont ces hommes âgés qui ont tout compris des liens qui unissent les citoyens que nous sommes.

    Ce sont ces petits engagements du quotidien.

    Ce sont nos attitudes, nos propos, nos réactions, chaque jour, chaque heure, chaque minute, à l'encontre de nos voisins, de nos différences...

    Ce moment qui fut unique doit pouvoir se retrouver chaque jour, dans notre métier, dans la rue, au supermarché, dans nos familles et dans nos coeurs.

    Ce n'est pas une utopie.

    C'est une nécessité.

    Urgente.

     


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  • Donner une réponse simpliste équivaudrait à faire un raccourci qu'il est impossible d'envisager. Une petite explication s'impose...

    Depuis pas mal de mois déjà, mon école ainsi que d'autres établissements européens, sommes engagés dans un projet Erasmus +. Projet de partenariat stratégique au sein duquel les élèves, les enseignants partagent leurs expériences autour d'un thème commun. Notre projet a pour titre Héroïques Fantaisies et le fil conducteur, ce sont les mythes et les légendes européens. Très beau projet qui m'aura valu quelques nuits blanches, beaucoup d'interrogations, de tracas parfois et le plus souvent une irrésistible soif de surmonter chaque obstacle, l'un après l'autre. Et je peux attester que des obstacles, il y en a eu...

    Thème? Extraordinaire! Déclinaisons par projets? Logique... Contes, légendes, mythes... Cela foisonne dans nos esprits, nos bibliothèques et notre mémoire d'enfant. Je me souviens bien de l'Iliade et de l'Odyssée, lu au collège. De ce cyclope repoussant, de cette patiente Marianne et de ce héros sublime et musclé... Ulysse!

    Quelques trente ans ont passé. Ulysse est toujours là. Notre premier projet porte sur l'Iliade et notamment l'épisode de la guerre de Troie.

    Et c'est là que les choses se corsent... (alors je m'interroge, je cherche, je fouine, j'épie, je surfe, je veux trouver et ... je trouve).

    Tout est à créer de toutes pièces : la séquence, les séances, le matériel pédagogique, les évaluations, les supports. TOUT! Avec pour objectif final, des situations de communication en anglais. Joli défi!

    Donc, je résume : l'Iliade, la guerre de Troie, cycle 2... (des élèves à partir de 6 ans!!) et des objectifs de communication en anglais.

    Allez, je peux bien l'avouer maintenant. J'ai passé quelques heures, jours, semaines... à me dire que le défi était un peu "too much" pour mes frêles épaules. Etant patiente de nature, le découragement ne faisant pas partie de mon vocabulaire, j'ai construit pas à pas une séquence bien sympa. 

    Le projet tourne bien. Les élèves se régalent. Les collègues aussi.

    Mais cela ne me suffisait pas.

    Je voulais trouver THE idée! The cherry on the top! Ce petit détail qui amuserait les élèves tout en travaillant. Ce je-ne-sais-quoi de "fun" tout en ralliant la rigueur française.

    C'est alors qu'en faisant défiler ma page facebook, je suis tombée sur.... ça (j'y était abonnée, bien sûr!)

    Y a t-il un lien entre des soldats grecs et une pelote de laine?

    Notre story sack était déjà bien fourni : album, flashcards des personnages, cartes géographie plastifiées, étiquettes pour exprimer ses goûts... mais il manquait quelque chose.

    Et là... l'évidence!

    Le cheval de Troie! 

    Le personnage principal.. hormis Ulysse bien sûr.

    Mais quand vous avez 6 ans, Ulysse, c'est très bien, c'est le héros, d'accord.

    Mais le cheval!! Sa crinière dorée... Ses yeux tels deux joyaux... son ventre abritant les dix-neufs soldats les plus courageux... sa magnificence. 

    Vous aimeriez bien l'avoir pour vous tout seul, là, dans votre classe.

    Et c'est là que je rentre en scène.

    Confortablement installée en ce vendredi soir dans mon salon (en fait, je suis sans force, c'est la fin de la semaine, et je peux tout juste penser tellement je suis fatiguée), je me dis que ce cheval, je pourrais le fabriquer. 

    Deux pelotes de laine posées sur la table de mon salon me narguent et me mettent au défi. Foi de MP, vous ne resterez pas longtemps pelote!

    Internet a ceci de magique qu'il peut vous apporter des solutions en un clic.

    Vous tapez "tricoter cheval en laine" et hop! Le modèle est là, sous vos yeux ébahis.

    Point mousse, aiguilles 5... C'est parti!

    5 heures de tricot plus tard, on a ... ça

    Y a t-il un lien entre des soldats grecs et une pelote de laine?

    Une bonne nuit de sommeil s'impose alors.

    Lendemain : ça se complique! La crinière... laine jaune à acheter. Les fleurs que les Troyennes déposent sur la crinière... à acheter. Les scratchs pour les étiquettes du lexique en anglais... à acheter. Et les soldats grecs cachés dans le ventre du cheval... à acheter aussi.

    Me voici à l'accueil d'une grande enseigne de vente de jouets. Et de poser la question à cette brave dame qui a fait de son mieux pour ne pas me montrer qu'elle me trouvait un peu (pas que!) bizarre : "Auriez-vous des figurines de soldats grecs? C'est pour mettre dans un cheval de Troie en laine."

    Je n'avais pas fini de poser ma question que, moi aussi, je me trouvais bizarre.

    Mais quand on est instit', on EST bizarre! 

    C'est juste que là, cela me paraissait encore plus évident.

    Point de figurines dans le magasin. Si ce n'est quelques soldats de la 2nde guerre mondiale ou quelques chevaliers médiévaux qui ne me furent d'aucun secours.

    Direction un autre magasin, type bazar qui-vend-de-tout-pour-pas-cher. 

    Autre question (moins bizarre) à la caissière : "Auriez-vous du kapok? C'est pour remplir un cheval de Troie... bla bla bla" (vous connaissez la suite)

    Et là... regard qui s'éclaire (celui de la caissière) et réponse  attendrissante : "Vous aussi, vous créez pour les écoles?".

    Euh... oui...

    Solidarité de créatrices en galère. Je lui confesse ma création quelque peu audacieuse. Elle me donne une idée géniale : remplir le cheval de sacs plastiques (qu'elle me donne gracieusement).

    Je lui promets de lui apporter mon cheval de Troie terminé.

    Retour à la maison.

    Poursuite de ce projet un peu "fou".

    La bête prend forme

    Y a t-il un lien entre des soldats grecs et une pelote de laine?

    Un peu nu... tout de même.

    Le fiston dit que c'est un mouton.

    Rajoutons la crinière...

    Et là, c'est ma fille qui le compare à Polnaref.

    Alors, là... moi je ne sais plus!!! ;-)

    Y a t-il un lien entre des soldats grecs et une pelote de laine?

    Suis pas mécontente du résultat. 

    Prête à parier que les élèves vont adorer.

    Point de soldats grecs cachés dans le ventre.

    Mais je ne renonce pas à trouver...

    Histoire à suivre...


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  •  

     

    La secrétaire avait sans doute senti l'urgence la semaine dernière... "Voulez-vous un RV avec l'associé du Dr. V.... ?"Elle n'avait pas fini sa phrase que mon "oui" tonitruant et désespéré en laissait dire long sur mon état.

    La rencontre eut lieu cet après-midi. Ledit collègue : 1m95, épaules de rugbyman, allure énergique, sourire accueillant qui signifie tout de même pour les 30 prochaines minutes "je-vais-te-manipuler-et-tu-vas-entendre-tous-les-os-de-ton-corps-craquer", la trentaine, et un questionnaire qui va bon-train.

    Je passe sous silence les poches sous les yeux (faudrait être aveugle pour ne pas les voir), les cocktails Diergospray/Doliprane/Ibuprofène dont je ne respecte pas les 4  ou 6 h d'écart entre les prises.

    Je passe très vite sur les sensations de pulsations qui me font parfois penser que mon coeur s'est déplacé tantôt du côté droit, tantôt du côté gauche derrière mon front. Pour prendre chaque cahier d'élève dans les casiers de ma classe, je ne pouvais pas me baisser, j'ai du m'accroupir devant chaque bureau d'élève. Donc, 29 bureaux = 29 fois le genou plié = 29 craquements de mon genou rafistolé. "Des fractures anciennes?". Ah ah!! J'adore ce jeune docteur!! Métatarse pied gauche - trauma crânien à 12 ans - ostéosynthèse du genou droit. J'ai même droit à "Belle cicatrice à votre genou". Mouai... "Belle"...J'ai tout de même été indemnisée du préjudice esthétique par cet uluberlu qui, un matin de février, s'est encastré dans mon Y10 Lancia-intérieur-alcantara et qui m'a permis de tester la gratuité des soins pendant 6 mois parce que c'était un accident sur le trajet du travail. Bref! Pourquoi faut-il se rappeler cela? Ah oui! Inventaire des fractures. Ce qui me ramène à "Je-vais-te-manipuler-et-tu-vas-entendre-tous-les-os....". Allez, justement, je suis invitée à m'allonger sur la table d'examen.

    Examen? Que nenni!!

    Ma-ni-pu-la-tion. Tri-tu-ra-tion. Cra-que-ments.

    Jamais séance d'ostéopathie n'aura fait autant de bruit. Parole de marie-pie.

    Le bassin, les cervicales, le dos, les muscles, la mâchoire. A croire qu'en rentrant dans le cabinet médical, je ressemblais à une vieille deuch' à rafistoler. Peu importe. Je me dis que mademoiselle migraine n'a qu'à bien se tenir, qu'elle fait moins la fière et qu'elle a trouvé son maître. J'ai fait appel au Michalak de la céphalée, au Zlatan de la migraine. Point de pitié pour cette vilaine, qui me tenaille depuis maintenant 10 jours.

    La séance est finie. Le jeune docteur prend mille précautions avant de me dire de me lever, me prévient que ma tête va tourner et me fait marcher de long en large dans son bureau avant de me donner le feu vert pour partir. Un ptit ibuprofène pendant 2 jours, histoire que la vilaine ne pointe plus le bout de son nez.

    Je suis dehors. Le soleil brille. Le ciel est bleu. Tout va bien.

    Je n'ai pas mal.

    Je n'ai pas mal.

    Je l'ai écrit 2 fois, juste pour vérifier que c'est bien vrai. Mais en tout petit histoire de ne pas ébruiter l'affaire, au cas où la vilaine, vexée, viendrait à vouloir sa revanche.

    La trêve continue. Ma mutuelle prend en charge ma séance d'ostéopathie. Alleluiah!money

    Direction centre-ville.

    Je n'ai pas mal.

    Je n'ai pas maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal!!!!!

    happy

    Direction, une petite boutique de parfums-savons-senteurs-méditerranéenne. Il faut bien se choyer après tant de douleur. Même la rue où je me trouve est en osmose avec ce moment magique. Rue de l'ange.

    Mon michalak de la céphalée était donc un ange. Ses mains de fée ont terrassé la vilaine. J'adore le rugby tout à coup. 

    Je suis dans ma voiture.

    Le paysage est clair. Pas de surbrillance. Pas de kaléidoscope. Tout est à sa place. 

    L'énergie est revenue!

    Il n'y a qu'un mot pour résumer tout ça.

    Quand mademoiselle migraine rencontre monsieur ostéopathe...


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  • J'ai fait sa connaissance il y a à peu près huit ans. D'abord très discrète, elle a peu à peu pris une place de plus en plus importante dans ma vie et mon quotidien. Je ne connaissais rien d'elle et c'est progressivement que nous avons appris à nous connaître et à nous apprivoiser. Apprivoiser... c'est beaucoup dire. Et même le mot "amie" est quelque peu exagéré tant elle est sans gêne et s'impose à moi sans crier gare. Pas invitée du tout, elle arrive sans prévenir. A des moments où j'ai besoin de toute mon énergie et de ma concentration, hop! La voilà qui pointe le bout de son nez et m'impose de rester dans mon salon, alors que je ne demande qu'à m'activer ailleurs. Et même lorsque je dors, elle se permet de me réveiller.

    Son nom?

    Je peux bien l'écrire. 

    Je suis même à peu près sûre qu'elle est l'amie de beaucoup d'entre nous.

    Mademoiselle migraine.

    Vous connaissez?

    Non pas la petite céphalée de rien du tout, le mal de tête anodin qui passe après une petite sieste.

    Nooooooooon!!

    La première fois que j'ai fait la connaissance de mademoiselle migraine, je n'ai rien vu du côté gauche pendant au moins trente minutes. Et à la place de mon champ de vision, c'était tel un kaléidoscope très très très brillant. J'avais beau tourner la tête à droite, à gauche, les flash lumineux étaient tout de même là, devant moi tel un filtre qui m'empêchaient de voir devant moi. 

    En bonne hypocondriaque qui se respecte, j'ai pensé au pire : j'allais devenir aveugle!

    Deuxième crise à l'école! Je ne voyais plus ce que mes élèves avaient écrit sur les cahiers. RV pris auprès de l'ophtalmologue. 

    Verdict rapide : migraines ophtalmiques!

    Ah!!!!!!!!!!!!!!! C'est donc le nom savant de mademoiselle.

    Tout de suite moins joli, le titre, hein?

    Et l'ophtalmo de m'expliquer que dès que les lumières sont là, à vous embêter, la migraine est là aussi. Il suffit d'attendre quelques minutes et hop! la douleur enfle, jusqu'à parfois, vous empêcher de faire quoique ce soit.

    Quelques années plus tard, ce ne sont pas les troubles ophtalmiques qui ont précédé la crise de migraine, mais des "auras". Oui, je sais... Certains diront "vaut mieux un tien que deux tu l'auras" (bon, comme ça, c'est fait...). Les "auras" sont une étrange sensation que l'on a, d'être là, tout en n'étant pas là. L'étrange sensation que toute la scène qui se déroule devant vos yeux vous est totalement étrangère, et que vous n'y pouvez rien. Cela se termine généralement par des fourmillements dans tout le corps. Et puis hop! La douleur qui apparaît. 

    Les toutes premières fois que j'ai ressenti ça, je n'en ai parlé à personne. Après avoir eu peur de perdre la vue, là, je me suis dit, c'est clair, je devenais folle-dingue. Mais non... énième visite chez le docteur. Les migraines peuvent être précédées de troubles divers. Ce qui n'est pas pour me rassurer. Choisir entre une sensation de lévitation et un kaléidoscope, je préfère attendre que ma vision boule-à-facette-type-boum-des-années-80 redevienne normale.

    Mais bon... pas le choix.

    Si ce n'est de subir.

    Cette semaine, 3 crises à mon actif.

    Après avoir travaillé dur.

    Après une super journée à Barcelone (détente maximum... donc, c'est pas le stress qui était en cause... tout au plus quelques gorgées de Saké au restaurant japonais de midi).

    La demoiselle migraine a surgi de je ne sais où, n'importe quand.

    Le traitement mis à ma disposition est un spray nasal que j'ai toujours avec moi. Et une fois 2 pschittt dans les narines, j'en ai pour au moins 2 h à m'en remettre...

    La vie d'une migraineuse? Pas marrant du tout.

    C'est peut-être pour ces raisons que lorsque je n'ai pas de crise, j'en fais au maximum et je veux en profiter... 

    Histoire de ne pas trop "me prendre la tête" avec des choses qui n'en valent pas la peine.

    J'écris cet article. Aucune douleur ... Après plusieurs pschitt de Diergospray, un Doliprane 1000 et un Ibuprofène 400.

    Il paraît qu'il ne faut pas manger de chocolat quand on est migraineux.

    Ce soir, je me suis jetée sur 2 tartines de Nutella.

    Fallait bien ça pour me consoler des misères de mon "amie" qui n'en est pas une...

    arfJe dédie cet article à tous les malades chroniques qui refusent de céder à l'envahissement de leur maladie sur leur quotidien. 

     


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  • Ne nous leurrons pas! Les vacances de Toussaint SONT un privilège. Durant mes deux années d'enseignement aux Etats-Unis, je me suis contentée des quatre jours de Thanksgiving (et toujours avec un WE au milieu... donc, au final, cela fait 2 jours de vacances pour quatre mois non-stop d'enseignement). Alors, je ne peux m'empêcher d'avoir cette réflexion et de me réjouir de ces 15 jours (le nombre m'apparaît quelque peu exponentiel, je dois l'avouer) qui s'annoncent tels des petits moments précieux, dont j'ignore totalement le contenu, volontairement, pour rompre avec le rythme effréné qui est le mien chaque jour de la semaine, WE compris.

    7 semaines de classe depuis la rentrée de septembre :

    - programmation littérature bouclée :j'ai renoué avec ces gouzi gouzi sur les bras, frissons garantis lorsque 27 paires d'yeux fixent avec délectation et attente les pages des livres que vous tournez lentement et que vous "mettez le ton" en racontant l'histoire, mariant savamment les changements de voix, d'intonation et respectant à la virgule près la ponctuation, jusqu'à créer quelques sursauts lorsqu'il arrive qu'un point d'exclamation vienne subrepticement bouleverser le texte. Succès de cette programmation, sans jamais lasser mon auditoire (implacable et très difficile à captiver) : "J'aime les livres" d'Anthony Browne, "Un livre, à quoi ça sert?" de Chloé Legeay, "Mon petit roi" de Rascal, "Le roi de la bibliothèque" de Michelle Knudsen, "Un livre" d'Hervé Tullet et pour finir... "C'est un livre" de Lane Smith dont la version anglaise est cultissime.

    Allez, rien que pour le plaisir!

     

    - 7 semaines pour grandir : mes CP ont eu la désagréable surprise de voir leurs récréations raccourcies de moitié (à la maternelle, c'est 30 mn le matin et 30 mn l'après-midi alors qu'en élémentaire c'est 15 mn), ont découvert des séances de sport d'une heure avec échauffement, jeux d'équipes et d'adresse et se sont vite rendus compte qu'un ballon était un objet bien imprévisible, ont appris à mémoriser des mots pour ensuite les restituer sous forme de dictée (non... ce mot n'est point désuet, ni se rapportant à une époque reculée en des temps où l'encre violette était épongée par des papiers buvards), ils se régalent, acquièrent de l'autonomie, prennent goût à l'effort et prennent conscience de leur nouveau statut d'écolier qui n'a de sens que par le travail (non... je n'ai pas rougi en écrivant ce mot magnifique, qui, à lui seul, résume les enjeux, les objectifs, le rôle, le pourquoi et le comment de l'école élémentaire). Mes élèves ont effectué des additions, des soustractions, ont résolu des problèmes de canards qui n'apparaissent pas sur une photo ou de timbres cachés dans un album de collection. Ils ont écrit en attaché. Et pour certains, il a s'agit d'une véritable prouesse, parce que (pour certains) venus le jour de la rentrée avec en mémoire 3 lettres sur 7 que contient leur prénom. Là où certains écrivent la majuscule, d'autres s'entêtent à écrire en capitales d'imprimerie. Ils ont créé leur propre collage, après avoir observé le tableau de Matisse "La négresse". Ils ont accroché leurs réalisations sur des fils dans la cour et ont participé à ce moment unique qu'a été "La Grande Lessive" le 16 octobre dernier.

    Vacances et privilèges

    Après ce tourbillon de progrès, d'efforts fournis, de ce rythme soutenu, de cette hyper-sollicitation, il nous est permis de nous mettre entre parenthèses. 

    A chacun de donner à ces quinze jours la forme qu'il voudra.

    Voyage à l'autre bout du monde au bord d'une plage de sable fin ou sac à dos découverte à dos de chameau (perso, en cette fin d'année civile, et soucieuse de ne rien devoir à l'état, je dois m'acquitter d'une somme astronomique en terme d'impôts... j'ai failli laisser la touche "s" du clavier enfoncée... tellement j'ai l'impression de ne faire que ça. Bon, bref...), vacances dodo-couette-rattrapage-heures-de-sommeil-perdues-à-cause-des-fiches-de-prèp-et-autres-séquences-à-peaufiner (ça serait amusant/et-ou/affligeant de calculer les heures en dehors de la classe, passées à la préparation des cours et autres corrections).

    Alors, voici mon choix pour ces 15 jours de vacances, délicieux privilège dont je savoure chaque minute. C'est pour dire : je n'en suis qu'à mon premier jour de vacances, et je suis relax comme si cela faisait 3 semaines. Ah, là là, le pouvoir de l'auto-persuasion.

    Mise à part une petite-mini-riquiqui "to-do list" qui concerne plus mon jardin qui doit être organisé en mode hiver, je n'ai RIEN prévu si ce n'est :

    - lecture, tricot, balade, lecture, tricot, balade et accessoirement balade, tricot, lecture...

    - et si l'envie me prend : une soirée télé avec tisane, chat à mes côtés (s'il en a décidé ainsi) et plaid sur les genoux.

    Tout à fait le portrait d'une mémérisation annoncée.

    J'assuuuuuuuuume!

    Parce que ça fait du bien de sortir d'un rythme trop soutenu, de reposer son esprit, ses oreilles, ses nerfs, de se mettre au calme et de ne rien s'imposer à soi-même.

    C'est aussi ça, les vacances : le privilège de l'oisiveté, du vide.

    Un luxe.

    Vacances et privilèges


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